Bukavu a toujours été perçue comme une ville dont la vocation universitaire tire son origine de l’implantation de grands complexes scolaires d’enseignement primaire et secondaire dans les principales villes de l’ex-Colonie Belge. C’est pour cette raison que pour des nombreuses personnalités intellectuelles et politiques, le projet d’implantation d’une université à Bukavu, en tant qu’initiative publique, est un vieux rêve. Déjà, le Directeur Général de l’ex-Institut de Recherche Scientifique en Afrique Centrale (IRSAC), devenu le Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN), Monsieur Louis Van den Berghe, dans son rapport du deuxième trimestre de l’année 1957 adressé au gouvernement, signalait au Ministre des Colonies de l’époque que la logique coloniale et l’économie devraient tendre vers la création à côté de Lwiro (considéré comme faubourg de Bukavu), d’un collège de candidature en lettres et en sciences, d’un Gembloux (ville abritant l’Institut Facultaire d’Agronomie en Belgique) à côté de Yangambi ou de Mulungu, d’une faculté de Médecine à Bukavu et d’autres facultés à Lwiro. Au cours de la même année, le Conseil de la Province du Kivu, en sa session de mars (séance du 11 mars), émit les vœux de voir installé un établissement universitaire à l’IRSAC-Lwiro, près de Bukavu. A l’aube de l’indépendance, en 1960, le premier gouvernement provincial, présidé par feu M. Jean MIRUHO, avait inscrit la création d’une université de Bukavu parmi les priorités de son programme gouvernemental. Par la suite, au cours de la deuxième partie de la décennie 1960-1970, après les villes de Léopoldville, d’Elisabethville et de Stanley ville, Bukavu fut pressenti par différents responsables et observateurs, comme une ville pouvant abriter une nouvelle université au Congo. D’où, la création, en 1965, par Monseigneur L. Gillon, de l’ex- Centre Préuniversitaire de Bukavu, une extension de l’Université Lovanium de Kinshasa (actuelle Université de Kinshasa). Après quelques années de fonctionnement, le Centre Préuniversitaire de Bukavu fut, sur une décision politique, rattaché à L’Université Libre du Congo (actuelle Université de Kisangani), dans le cadre des trois pôles économiques traditionnels qui s’articulaient autour des principales villes du pays: Kinshasa, Lubumbashi et Kisangani. Du temps de l’ex-Université Nationale du Zaïre (UNAZA), une étude effectuée par les services du rectorat préconisait l’implantation des nouvelles universités et nouveaux instituts supérieurs dans les différentes régions du pays; après Kinshasa, Lubumbashi et Kisangani, la quatrième université du Zaïre devait être érigée à Bukavu. Au début de la décennie 1990-2000, un groupe d’intellectuels du Kivu œuvrant au Katanga (ancien Shaba) demanda par écrit (document portant 68 signatures dont celles de nombreux professeurs, chefs de travaux et assistants) au gouvernement zaïrois, l’érection d ‘une université de l’Etat à Bukavu. Enfin, à Kinshasa, le système éducatif zaïrois a fait l’objet d’une analyse approfondie dans le cadre des états généraux de l’éducation. Avant ces assises, la Conférence Nationale Souveraine (CNS) avait déjà réfléchi sur l’éducation nationale et avait formulé des recommandations et même des exigences. Concernant l’enseignement supérieur et universitaire, la CNS avait déjà déploré, par exemple, la concentration des institutions d’enseignement supérieur et universitaire et des filières d’études principalement à Kinshasa et, dans une moindre mesure, à Lubumbashi et à Kisangani. Dans un pays comme la République Démocratique du Congo, confronté à une crise économique aiguë et à de sérieux problèmes de communication, cette concentration posait aux jeunes des régions lointaines comme le Kivu, le problème de coût de transport pour rejoindre les villes universitaires précitées et y séjourner. C’est pourquoi, pendant les assises de la CNS, il fut décidé l’essaimage des établissements de l’enseignement supérieur et universitaire public à travers le territoire national. En application de cette décision, au moins un Centre Universitaire, appelé à devenir une université complète, fut créé par le gouvernement dans chaque province dépourvue d’universités officielles. II était prévu alors qu’après cinq ans de fonctionnement, le Centre Universitaire qui ferait preuve de viabilité et de vitalité serait automatiquement érigé en Université (Cfr Arrêtés ministériels N° ESU/CABMIN/0066/93 du 17 / 06/ 1993 portant création de huit centres universitaires en République du Zaïre, et N° ESU/CABMlN /0444/93 du 07/ 10/ 1993 portant dispositions particulières applicables aux établissements de l’ ESU et grandes écoles, ouvertes sur le territoire national). A la suite d’un contrôle de conformité aux exigences gouvernementales, mené par une commission ministérielle ad hoc au Centre Universitaire de Bukavu (C.U.B.), du 22 au 26 décembre 1995, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire émit l’Arrêté ministériel N° ESURS/CABMIN/A3/063/96 du 19/04/1996 agréant le C.U.B en tant qu’établissement d’enseignement supérieur et universitaire public (article 1) et stipulant, à l’article 2, qu’il était pris en charge par le trésor public. Plus tard, par Arrêté ministériel N° EDN/CABMIN/0021/97 du 04/10/1997, le Centre Universitaire de Bukavu devenait, avec trois autres Centres Universitaires (GOMA, BUNIA et LODJA), une extension de l’Université de Kisangani. Son autonomisation comme Université d’Etat implantée à Bukavu, Chef-lieu de la Province du Sud-Kivu et carrefour de la région des Grands Lacs, intervint seulement en 2006 (Arrêté ministériel N° 016/MINESU/CAB.MIN/RS/2006 du 07 février 2006), sous sa dénomination actuelle d’Université Officielle de Bukavu (U.O.B).
L’UOB vient ainsi de totaliser VINGT-CINQ ans d’âge au service de la communauté. Durant les 25 années, l’UOB contribue de manière significative au développement des ressources humaines dans les domaines de la médecine et pharmacie, sciences et sciences appliquées, lettres et sciences humaines, sciences sociales, politiques et administratives, droit, sciences économiques et gestion.
Une analyse de la situation montre que l’UOB est confrontée à un énorme défi d’une part mais possède de potentiel en matière de développement de ses capacités d’autre part. Tenant compte de son positionnement et de la demande croissante en formation d’étudiants, il y a urgence de projeter son développement dans l’avenir.
Plus que jamais auparavant, la réalisation du plan stratégique global de l’Université permettra de mobiliser le plus grand nombre des personnes autour d’approches innovatrices et structurantes en matière de recherche et d’enseignement. Cohérente avec les orientations des universités nationales et prenant appui sur le talent et l’engagement extraordinaire des membres de son corps enseignant et de son personnel administratif, cette planification va positionner adéquatement l’UOB face aux nombreux enjeux auxquels elle aura à répondre au cours des dix prochaines années.
L’Université Officielle de Bukavu étant dans sa phase de croissance, il y avait nécessité d’avoir un outil qui guide ses actions dans le temps et dans l’espace. Cet outil devra permettre à celle-ci de :
Cette planification permet de dresser un portrait de ce qui a été accompli et de statuer sur les directions que l’Université Officielle de Bukavu doit emprunter pour perpétuer son évolution et son développement scientifique et économique.
Finalement, pour arriver à cette planification stratégique, 4 étapes distinctes ont déterminé son orientation :
Directeurs :