PREMIER ATELIER DE FORMATION À PANZI

Atelier de formation des leaders communautaires et politico-administratifs sur la gestion des déchets dans le bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi à Panzi

Le Laboratoire d’Hydrobiologie, d’Aquaculture et de Gestion des Ressources Naturelles de l’Université Officielle de Bukavu (LHAGREN-UOB) a organisé ce Mardi, 26 Avril 2022 en la salle LANARO, Solidarité Panzi chez les missionnaires Xaveriens, un atelier de formation des leaders communautaires et politico-administratifs du secteur de la rivière Ruzizi. Les travaux ont commencé à 8h 30’ sous la modération de l’Assistante FURAHA NAKANGU Nelly, Chercheur au LHAGREN-UOB. Elle a commencé par l’accueil des invités et la présentation de l’agenda de la journée. Elle a ensuite invité tous les participants à se présenter pour une bonne connaissance de l’auditoire. Chaque participant s’est présenté suivant les fonctions et les structures.

Le Directeur du Laboratoire d’Hydrobiologie, d’Aquaculture et Gestion des Ressources Naturelles (LHAGREN), Prof Akonkwa Balagizi Désiré a commencé par remercier les participants pour leur présence. Il a expliqué que le choix des autorités des tendances confondues à cette activité n’a pas été fait au hasard. Nous voulons interpeler les leaders religieux, les responsables des associations, les cadres de la société civile, les chefs d’avenues, les chefs des quartiers et les responsables des services étatiques à différents niveaux, de prendre conscience des menaces qui pèsent sur le lac Kivu et la rivière Ruzizi suite à une mauvaise gestion des déchets. Il a montré que le projet touche l’aspect communautaire qui nécessite l’implication de tous.

Thème 1 : Problématique, Défis, Opportunités et Traitement des déchets dans la ville de Bukavu.

Le formateur a orienté son exposé sur les problèmes de la démographie de la ville de Bukavu évaluée à 1,3 million d’habitants en 2020 et projetée à 2 375 222 habitants en 2035 et a estimé que cette ville ne supportera pas les quantités des déchets produites par cette population. Alors que la production par personne par jour est évaluée à 0,68 kg chez les riches, 0,47 kg chez les moyens et 0,46 kg chez les pauvres. Actuellement, selon le bilan de la mairie de Bukavu, 898 tonnes des déchets sont produites par jour dont 63 tonnes sont évacuées et 835 tonnes des déchets non évacuées. L’exposé a également touché sur les opportunités dans les déchets. Les déchets ne sont plus un produit à jeter au hasard. Ils peuvent réduire le chômage, la pauvreté, etc. Mais ces déchets nécessitent un traitement à respecter selon les normes. Suivez un extrait de la présentation. 

Thème 2 : Occupation du sol dans le bassin versant du lac Kivu et de la rivière Ruzizi.

Par l’Assistant Guy ILOMBE

Dans cette partie, un aspect particulier a été accordé sur l’occupation des rives du lac Kivu et de la rivière Ruzizi via les images satellitaires entre 2004 et 2021. A travers ces images satellitaires, les leaders communautaires et les autorités politico-administratives ont été informés sur les menaces découlant de cette occupation. Certaines images ont été projectées avec des explications. 

Cette image montre la dynamique côtière du littoral sud du lac Kivu suivie de son anthropisation.

Dans le bassin de Bukavu au port SNCC, cfr images Google Earth (a) et la baie de Ndendere, cfr image Google Earth (b), on remarque un changement dans le paysage entre 2004 (les images « avant » datent du 14 septembre 2004 et les images « après » datent du 21 janvier 2021). Les deux sites sont localisés sur la carte à droite. L’exposé a touché aussi d’autres aspects comme : Susceptibilité de l’érosion, Zones susceptibles à une forte sédimentation sur le littoral sud du lac Kivu, Degré d’anthropisation de la bordure sud du lac Kivu (Axe Kazingo-Ruzizi 1). Le formateur a montré les avancées du LHAGREN dans le maintien de la restauration des sites perturbés. Une carte montrant les espèces restaurées dans les sites perturbées a été projectée. Ceci pour appeler les couches confondues à s’approprier de ces actions.

Thème 3. Rôles des autorités politico-administratives et communautaires dans la gestion des déchets dans leurs entités.

Le formateur a commencé par détailler les responsabilités de chaque structure en référence aux respects des lois de la République Démocratique du Congo. Il a donné les lois qui régissent l’assainissement en RDC et les décrets ou édits provinciaux même si l’application pose problème. Les responsabilités des organisations de la société civile, des cadres des bases, des chefs des quartiers et de la mairie ont été abordées.

Après l’exposé, le débat sur les différents thèmes a été ouvert. Voici, quelques interventions :

Chef d’avenue Mulengeza : la rivière Ruzizi est partagée par trois pays. Quelle est la taille en mètre de chaque frontière comme distance. Car l’érosion ne s’observe que dans la partie congolaise. Le formateur Guy répond : Du côté congolais, les constructions sont présentes alors que du côté rwandais il y a plus des champs. En RDC, ces constructions sont faites avec des toitures en tôles, sources d’une grande concentration des eaux et des érosions du sol. Au Rwanda, 100 m est la limite comme zone de rive alors qu’en RDC même les 10 m préconisés par la loi ne sont plus respectés. L’Assistant Guy a clairement expliqué que la mauvaise gestion des canaux des ruissellements et des lits des rivières aggrave la situation.

MURHULA BATUMIKE, Société Civile : Je suis très fier de cette formation. Nous n’avons pas encore compris où est-ce qu’il faut déposer ces déchets. Vous avez encore bien spécifié que la mairie dispose des camions de ramassage des déchets. Où est-ce que la mairie dépose ces déchets ? Prenons aussi le site de travail de la mairie, ce site n’est pas lui-même assaini. Quel est le model à adopter si on se réfère à la mairie qui a l’assainissement dans ses charges ?

Chef d’avenue BON SAMARITIN : a évoqué la question du respect de l’autorité de chaque entité. Il a montré que les chefs d’avenues ne sont même pas respectés par les administrés. Il y a des personnes intouchables dans l’avenue qui se cachent derrière les autorités hiérarchiques. Lorsque nous les interpellons, il y a souvent des menaces venant soit des notables ou soit d’une personne influente dans la région.

Madame TULINABO, cadre de base de l’avenue Kamagema : Nous venons de comprendre que le traitement des déchets demande beaucoup des aspects. Car même la pratique de brûler ou d’enfouir dans le sol sont des mauvaises pratiques.  La ville de Bukavu est saturée. Tous les ménages sont dans l’obligation de s’abonner dans les structures d’assainissement dans leur rayon. Mais aussi, nous allons plaider à l’autorité compétente de la ville de Bukavu de nous ériger un dépotoir public.

Le responsable de l’assainissement à la Mairie : a précisé que sa structure a instauré un système de collaboration dans tous les coins de la ville en matière de collecte des déchets. Et ici à Panzi, il y a l’organisation qui s’en charge. Le lieu de stockage de ces déchets est situé dans le quartier B dans la commune de Bagira. La mairie a déjà mis en place un Plan Stratégique de Gestion des Déchets Liquides qui sera publié d’ici le mois prochain.

Pour clôturer cette formation à Panzi, le Directeur de LHAGREN Prof Akonkwa a exprimé son sentiment de gratitude aux vues de la mobilisation des cadres de base et l’intérêt qu’ils accordent à cette activité de formation et leur a invité à s’approprier des activités de ce projet. Mais aussi, il a précisé que le LHAGREN reste en contact avec les autorités locales. Il les a invités à passer chaque fois à la station LHAGREN pour plus d’informations. L’atelier s’est clôturé à 16h30’. Chaque participant a reçu son brevet de formation dans une très bonne ambiance ambiance.

Le prochain atelier est prévu pour le 27/04/2022 au centre BANDARI pour réunir les autorités politico-administratives, leaders religieux, et cadres des organisations de base et de la société civile de la commune de Kadutu.

 

Gabriel

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